- hiérophante
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• 1535; lat. hierophantes, mot gr., de hieros « sacré » et phainein « révéler »1 ♦ Antiq. gr. Prêtre qui présidait aux mystères d'Éleusis, instruisait les initiés.2 ♦ Fig. et didact. Prêtre. ⇒ pontife. Les « hiérophantes rationalistes qui lèvent le voile des vieux mystères » (Renan).⇒HIÉROPHANTE, subst. masc.A. — ANTIQ. GR. Prêtre qui, dans les religions à mystères, notamment à Éleusis, instruisait les futurs initiés en leur montrant solennellement les objets sacrés. Aristote fut accusé d'impiété par l'hiérophante Eurymédon, pour avoir sacrifié aux manes de sa femme, suivant le rite usité dans le culte de Cérès (DUPUIS, Abr. orig. cultes, 1796, p. 480). Les hiérophantes ne sont plus là, pour ouvrir la porte de bronze du Grand Sphinx au postulant (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 123) :• Le piédestal sacré s'ouvrait par derrière, d'une façon que les prêtres seuls, et le sculpteur, connaissaient. C'était là que se tenait l'hiérophante pour dicter à une jeune fille dont la voix était claire et haute les discours miraculeux qui venaient de la statue le troisième jour de la fête.
, Aphrodite, 1896, p. 101.
B. — P. métaph. ou au fig., fam. Synon. prêtre, pontife. Zéphyrin Delumière, le fameux hiérophante romancier, promu récemment à d'obscures dignités dans les conciles interlopes de l'occultisme (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 46).REM. Hiérophantique, adj., hapax. À dater de ce moment, nous commençons à comprendre l'existence de cette famille hiérophantique, conservée à travers les siècles (NERVAL, Illuminés, 1852, p. 431).Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1535 Theodore le Hiérophante (G. DE SELVE, Vies de Plut., 147 v°, édit. 1547 ds DELB. Rec.). Empr. au gr.
« prêtre qui initiait aux mystères » (cf. le lat. chrét. hierophanta « id. »). Fréq. abs. littér. : 29.
hiérophante [jeʀɔfɑ̃t] n. m.❖♦ Didactique.1 Antiq. grecque. Prêtre qui présidait aux mystères d'Éleusis, instruisait les initiés. — (À Rome). Grand pontife.1 Je demande ce qu'étaient ces hiérophantes, ces francs-maçons sacrés qui célébraient leurs mystères antiques de Samothrace (…)Voltaire, Dict. philosophique, Samothrace.2 Fig. et didact. Prêtre, pontife.2 De l'hiérophante au druide,Une sorte de Dieu fluideCoule aux veines du genre humain.Hugo, les Contemplations, VI, « Les mages », VI.3 (…) puis c'est toute l'histoire primitive, acceptée jusque-là avec une grossière littéralité, qui trouve d'ingénieux interprètes, hiérophantes rationalistes qui lèvent le voile des vieux mystères.Renan, l'Avenir de la science, Œ. compl, t. III, p. 764.❖DÉR. Hiérophantique.
Encyclopédie Universelle. 2012.